Itinéraire d’une vie : Marie- Jeanne Chaperon-Martin

jeudi 27 juin 2013

de la Galerie « COLLINE » à ORAN…..
…. à la Galerie « MARTIN-ISHIHARA-CASTANIER » à PARIS

Je vous envoie bien volontiers un état de notre itinéraire entre ORAN et PARIS où nous sommes arrivés en septembre 1962, comme beaucoup d’entre nous.

« COLLINE » a survécu quatre ans, gérée par Pilar PUJOL, notre dévouée collaboratrice. mais nous avons dû, en 1966, cesser cette activité, faute de clients et harcelés par un service des Contributions local irréaliste.

Nous avons fait connaître à ORAN et ALGER bien des artistes, nés en France ou en Algérie. Je citerai quelques noms qui rappelleront à nos amies de ma génération bien des souvenirs :
Après avoir ouvert « Colline » en octobre 1941, avec une exposition Jean LAUNOIS,

nous avons réuni des œuvres de son ami Albert MARQUET et puis, au cours des vingt ans qui ont suivi, des œuvres, peintes ou sculptées, de grands noms de l’art contemporain – BONNARD, CHAGALL, DERAIN, DUFY, Juan GRIS, Paul KLEE, Marie LAURENTIN, PICASSO, SEGONZAC, Van DONGEN ; d’artistes pas encore très connus mais qui allaient le devenir – BISSIERE, BRIANCHON, BUFFET, KREMEGNE, CAILLARD, KLEIN, LEGUEULT, OUDOT, FLANSON, TERECHKOVITCH ; de peintres nés et habitant l’Algérie – ANCILLON, ADREY, BENABOURA, CHEVALIER, CLOT, FERNEZ, NALLARD, GUERMAZ, Maria MENTON, GALLIERO ; de peintres espagnols réfugiés en France ou en Algérie – CLAVÉ, PELAYO, RIERA.

Nous avons fait connaître le mouvement de la peinture abstraite ; des expositions de plus de quarante tapisseries d’AUBUSSON ont circulé dans toute l’Algérie, malgré les difficultés de la période noire entre 1955 et 1962, avec les services de mouvements de jeunesse et d’éducation populaire que dirigeait ma cousine, Christiane FAURE , mon mari étant Président de la Maison des Jeunes et de la Culture d’ORAN et, également, Président des Amis de l’Art, - mouvement créé à Paris – qu’il représentait en Afrique du Nord. Il a étendu notre activité à Alger où il a présenté nos principales expositions, et au Maroc.

Nous menions ensemble cette intense activité, dans le domaine de l’Art et dans celui de la librairie, complétée par notre abonnement à la lecture qui comptait 9 000 volumes et qui était animée par Mme CHAUMONT, notre charmante collaboratrice, librairie que nous alimentions sans discontinuer en nouveautés parmi les plus intéressantes.

En faisant cette sorte d’inventaire, nous mesurons, avec le recul, le travail que nous faisions ! mais nous étions jeunes et le faisions avec tout notre cœur.

Et puis, implantés en France, " un peu contre notre gré ", nous avons diversifié nos activités.
Je me suis beaucoup occupée des libraires et de leurs difficultés, aux éditions FAYARD dont j’ai été Directrice commerciale. mon mari, nommé expert en Algérie, est devenu à Paris expert près la Cour d’APPEL puis Président du Syndicat français des experts professionnels en œuvres d’art.
Il a dirigé successivement la galerie AGORA, rue La Boétie, la galerie TAMENAGA, avenue Matignon, pour revenir, depuis 1979, 62, rue La Boétie où nous venons de présenter, comme vous le savez, pour marquer nos cinquante ans d’activités, une exposition d’œuvres de Jean LAUNOIS, mort en 1942, dont nous avions organisé une exposition particulière en sa présence, en 1941, pour l’ouverture de « Colline » .
Ceci nous a permis de reprendre contact avec des amis perdus de vue et de remuer bien des souvenirs, dont cette longue missive….

Marie- Jeanne CHAPERON-MARTIN,
Alysgote de 95 printemps (NDLR)


Commentaires

Logo de Mem  Brochard louise
dimanche 1er décembre 2013 à 21h16 - par  Mem Brochard louise

C’est par un pur hasard que je suis tombée sur le commentaire de M.J Chaperon Martin et quelle a été ma surprise quand j’ai vu que le prénom de ma mère était écrit. Je suis sa fille ,et j’ai cru qu’ avec toutes ces années passées on avait oublié sa dévotion pour la galerie Colline.Maman est décédée en 2006.Que sont devenus M. et Mme Martin ? et leur 2 filles ?. Je me souviens comme si c’était hier de notre départ, en 62 ,sur ce bateau qui nous emmenait à Alicante . Mme Martin, maman et moi étions si tristes. Que de souvenirs ! Mon père était artiste peintre, il a exposé a Oran,mais hélas il est mort très jeune et je n’ai pas eu la joie de le connaître.Beaucoup de ses toiles ont été achetées par M Sayag et je ne sais pas ce qu’elles sont devenues. J’aimerais tellement qu’il soit un peu connu.
Je tiens à vous remercier d’avoir pensé à elle.
Affectueusement.
Louise